Jean Giraudoux : Elpénor
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« C’est alors que mourut le matelot Elpénor. Seule occasion que j’aurai de prononcer son nom, car il ne se distingua jamais, ni par sa valeur, ni par sa prudence. » Car, ô Elpénor, favorisé de Zeus, alors que contrefait, cagneux, bancal, de l’entrepont tu sors, titubant dans les fumées de l’herbe des Lotophages, tu n’es certes pas le premier à comprendre les subtiles ruses d’Ulysse. Lâche, hypocrite, après 18 ans, à l’eau encore tu sautes, lorsqu’aux rameurs Périmède commande de nager. Pourtant, par ta langue, si tu en avais deux, ce héro s’avouerait vaincu. Et à l’origine des malheurs de tes compagnons git toujours une de tes maladresses. Tes deux coupes de divinité ne t’empêchent pas, embrumé de sommeil, de te jeter du haut de la citadelle de Circé. (Les fils d’Esculape, aujourd’hui de ton malheur ont fait un syndrome.) Alors aux enfers, ton ombre, toujours fidèle, vient compliquer encore la mission de cet Ulysse qui fut ton chef. Aux vœux de Circé comme à l’imprudente oraison funèbre du fils de Laërte, de Zeus tu reçois, d’une nouvelle vie, le présent. Mais n’est-ce pas pour encombrer Ulysse d’avantage et, dans l’Odyssée, le remplacer ? Et mourir encore et encore ? Dans ces quatre textes rédigés successivement en 1908, 1912, 1919 et 1924, Elpénor, le « Charlot de l’Odyssée », va peu à peu prendre toute la place et faire glisser l’épopée vers le burlesque. Canular alors ? Oui par la distance ironique de Giraudoux face au langage savant, la versification grecque et le « gorillage » du langage épique.
Lastnost | Vrednost |
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Založba | Agencija TEA BOOKS |
Leto izdaje | 2022 |
Strani | 68 |
Jezik | francoski |
Tip datoteke | epub |
ISBN | 9791222014463 |
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« C’est alors que mourut le matelot Elpénor. Seule occasion que j’aurai de prononcer son nom, car il ne se distingua jamais, ni par sa valeur, ni par sa prudence. » Car, ô Elpénor, favorisé de Zeus, alors que contrefait, cagneux, bancal, de l’entrepont tu sors, titubant dans les fumées de l’herbe des Lotophages, tu n’es certes pas le premier à comprendre les subtiles ruses d’Ulysse. Lâche, hypocrite, après 18 ans, à l’eau encore tu sautes, lorsqu’aux rameurs Périmède commande de nager. Pourtant, par ta langue, si tu en avais deux, ce héro s’avouerait vaincu. Et à l’origine des malheurs de tes compagnons git toujours une de tes maladresses.
Tes deux coupes de divinité ne t’empêchent pas, embrumé de sommeil, de te jeter du haut de la citadelle de Circé. (Les fils d’Esculape, aujourd’hui de ton malheur ont fait un syndrome.) Alors aux enfers, ton ombre, toujours fidèle, vient compliquer encore la mission de cet Ulysse qui fut ton chef. Aux vœux de Circé comme à l’imprudente oraison funèbre du fils de Laërte, de Zeus tu reçois, d’une nouvelle vie, le présent. Mais n’est-ce pas pour encombrer Ulysse d’avantage et, dans l’Odyssée, le remplacer ? Et mourir encore et encore ?
Dans ces quatre textes rédigés successivement en 1908, 1912, 1919 et 1924, Elpénor, le « Charlot de l’Odyssée », va peu à peu prendre toute la place et faire glisser l’épopée vers le burlesque. Canular alors ? Oui par la distance ironique de Giraudoux face au langage savant, la versification grecque et le « gorillage » du langage épique.